AboEffondrement à Blatten (VS)
La solidarité pour la population concernée est «immense»
Appel aux dons et collecte de biens, les gestes de soutien affluent de toute la Suisse. Mais c’est bien d’argent dont ont cruellement besoin les sinistrés.
Dons, collecte de biens de première nécessité, l’élan de solidarité en Suisse est important après les événements dramatiques à Blatten.
EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
- La Chaîne du Bonheur constate un élan de solidarité national pour Blatten.
- Le Parrainage des communes de montagne octroie pour sa part un million de francs.
- L’Armée du salut à Sierre a été rapidement dépassée par sa collecte de biens organisée vendredi.
- Autre défi: trouver des logements vides pour accueillir à plus long terme les sinistrés de Blatten.
La tristesse reste vive après l’effondrement du glacier du Birch sur la commune de Blatten mercredi après-midi. L’avalanche de boue, de roches et de glace n’a laissé aucune chance au village haut-valaisan. L’ampleur de la catastrophe a ému bien au-delà des frontières du canton. Preuve en est les nombreux gestes de soutien provenant de toute la Suisse.
Face à l’ampleur des destructions et aux besoins de la population concernée, la Chaîne du Bonheur a fait un appel aux dons au lendemain des événements. Un appel entendu 5 sur 5 par la population, rapporte la porte-parole, Corinne Bahizi. «C’est trop tôt pour articuler un montant mais la solidarité est bel et bien là. Nous recevons beaucoup d’appels, notamment de la part d’entreprises de toute la Suisse qui sont en train d’organiser des collectes de fonds à l’interne.»
Différentes organisations font de même, à l’instar du Parrainage pour les communes suisses de montagne qui a annoncé jeudi matin un don exceptionnel d’un million de francs, selon le quotidien valaisan «Le Nouvelliste». Contactée, la directrice adjointe Anita Richli confirme que les dons affluent de tout le pays: «La solidarité est immense. Les gens comprennent l’urgence de la situation. Nous sommes très touchés.»
De leur côté, Caritas Suisse et la Croix-Rouge suisse ont alloué une aide de 400’000 francs. «Lors de ce genre de situation, il existe plusieurs phases, précise la porte-parole de la Chaîne du Bonheur, Corinne Bahizi. Nous sommes dans la première, soit dans l’urgence. Il s’agit d’assurer les biens de première nécessité, comme des articles d’hygiène, des habits ou la prise en charge partielle de loyers pour des logements temporaires. Dans une deuxième et troisième phase, il s’agira de prendre en charge ce qu’on appelle les coûts restants, soit tout ce qui n’est pas pris en charge par les assurances.»
Abondance de biens déposés
Pour l’heure, ces biens de première nécessité font l’objet de différentes collectes, notamment par le biais des réseaux sociaux. C’est ce qu’a fait l’Armée du salut à Sierre qui a lancé son appel via Facebook: «Nous avons été surpris par l’élan de solidarité en si peu de temps, témoigne notre interlocuteur qui préfère s’exprimer au nom de la fondation. Les gens ont amené beaucoup d’habits mais aussi des produits d’hygiène et des jouets.» La générosité est telle que notre interlocuteur avoue être d’ores et déjà dépassé par le nombre d’affaires apportées en quelques heures: «Nous avons de quoi habiller les 300 habitants de Blatten.»
Ambassadeur bien connu de la Chaîne du Bonheur, Jean-Marc Richard encourage vivement à participer aux dons: «Je comprends bien ce besoin de solidarité de la population. Mais les gens de Blatten ont besoin avant tout de pouvoir s’acheter ce dont ils ont besoin. C’est aussi une question de dignité.» Et Jean-Marc Richard de rappeler que la Suisse «a un des systèmes le plus efficace du monde en matière de collecte d’argent, de distribution et de contrôle.»
Jean-Marc Richard, ambassadeur de la Chaîne du Bonheur: «Je comprends bien ce besoin de solidarité de la population. Mais les gens de Blatten ont besoin avant tout de pouvoir s’acheter ce dont ils ont besoin.»
Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia
Durant la conférence de presse donnée par les autorités ce vendredi à 16 h concernant la situation à Blatten, un journaliste s’est inquiété de l’aide la plus adéquate à apporter dans l’immédiat à la population. Interpellé, le président de la commune de Blatten, Matthias Bellwald, a également confirmé que le soutien financier était le plus pertinent. Un autre défi consiste à trouver des logements vides pour accueillir les sinistrés à plus long terme, a encore fait savoir Matthias Bellwald.
Quant à la coordination de l’aide, Corinne Bahizi se montre en effet optimiste: «Cette coordination se fait par le biais de commissions composées des pouvoirs publics et des différents organismes de soutien. L’avantage en Valais, c’est que cette aide a déjà fait ses preuves lors des inondations en juin de l’année passée. Cette expérience nous permet d’être réactifs.»
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