Publié16. décembre 2024, 21:11
Hockey sur glaceDany Gélinas de retour à Sierre: «On verra où ça va me mener»
L’entraîneur franco-québécois a retrouvé le banc du club valaisan en fin de semaine passée. Il s’exprime avant la réception du HC Thurgovie, ce mardi soir (20h), à Graben.
- par
- Chris Geiger
Dany Gélinas est de retour à la tête du HC Sierre depuis vendredi.
Pascal Muller/freshfocusLe décompte s’est arrêté à 999 jours. Samedi, lors du petit succès valaisan arraché devant l’EHC Coire (2-1 ap), Dany Gélinas a retrouvé le banc du HC Sierre après une parenthèse de près de trois ans. La veille, le technicien de 58 ans avait été propulsé à la tête des Rouges et Jaunes en remplacement d’un Mario Pouliot licencié avec effet immédiat.
L’entraîneur franco-québécois, qui avait rejoint le HCV Martigny – le club partenaire du HC Sierre – durant l’intersaison, s’exprime sur ce retour soudain à Graben ainsi que sur l’excitant challenge qui l’attend.
Dany Gélinas, comment se sont déroulés ces derniers jours depuis vendredi et votre nomination à la tête du HC Sierre?
Les journées de vendredi et samedi ont été longues. Tout s’est très vite bousculé. Il y a eu beaucoup d’urgences. Il a donc fallu prendre un peu de recul et s’assurer qu’on fasse les choses correctement. Vendredi soir, j’ai préparé normalement la réception de Frauenfeld avec Martigny. J’ai donné l’entraînement et tenu la séance vidéo. Puis je suis rentré chez moi et j’ai travaillé sur le match du lendemain entre Sierre et Coire. Samedi matin, je suis venu à la rencontre des joueurs sierrois et je leur ai fait un discours d’une dizaine de minutes sur mon style de jeu et l’orientation que je voulais donner au projet.
Dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé le groupe?
Ce n’était pas une équipe en perdition. Pour schématiser, je dirais que 50% du vestiaire était content et 50% était déçu, énervé ou fâché. Il ne faut pas se prendre pour un génie et respecter que certains joueurs, qui sont avant tout des hommes, étaient un peu bousculés émotionnellement. Il n’y a pas de honte à être touchés par cette situation, ni de manque de respect à avoir à l’encontre de la personne qu’était Mario (ndlr: Pouliot).
Mario Pouliot a été remercié par le club valaisan après onze mois de collaboration.
Pascal Muller/freshfocusVous avez été nommé coach du HC Sierre jusqu’au terme de la saison. Pourquoi avoir accepté cette courte mission?
Personne ne connaît l’avenir. À l’heure actuelle, on a simplement déplacé mon contrat de Martigny à Sierre. On va certainement discuter de l’avenir dans les prochains jours. Lorsque je suis venu à Martigny dans un premier temps, c’était pour embarquer dans un projet. Aujourd’hui, je suis là. Et on verra où ça va me mener. Aujourd’hui, les plans de Sierre pour la première équipe ne sont écrits nulle part. Il n’y a pas eu d’effet d’annonce comme, par exemple, à Fribourg (ndlr: l’entraîneur Roger Rönnberg officialisé une année à l’avance).
En rejoignant le HCV Martigny, n’aviez-vous toutefois pas à l’esprit qu’il existait cette possibilité de rebondir au HC Sierre?
Mon arrière-pensée était d’embarquer dans un projet global nommé HC Valais. C’est-à-dire tout ce qui englobe ou peut toucher au hockey, que ce soit le hockey senior ou le mouvement juniors. Je n’avais donc aucune arrière-pensée. Ce n’est pas dans ma nature de dire: «Tiens, je vais passer par la porte de derrière – celle de Martigny – pour essayer de niquer tout le monde et finir à Sierre.» J’ai 58 ans. Je n’ai pas besoin de lumière. J’ai d’ailleurs appris que plus il y a de lumière, plus c’est dangereux.
Vous évoquez le projet HC Valais, porté par Chris McSorley. Pensez-vous que vos bonnes relations ont contribué à cette «promotion»?
Certainement. Quand on connaît quelqu’un, c’est toujours plus facile. Et en étant déjà à Martigny et dans le projet, ça a facilité la chose. Plutôt qu’un recrutement, il y a eu un déplacement à l’interne. Ça a donc été plus simple et plus rapide. L’autre avantage que je pouvais éventuellement avoir, c’était que je connaissais relativement bien le groupe.
Dany Gélinas, ici en 2020, retrouve un groupe qu’il connaît bien, à l’image de Maxime Montandon (à droite).
imago images/Andreas HaasJustement, vous avez quitté le HC Sierre en 2022 car certains joueurs voulaient du changement. Comment se sont passées les retrouvailles?
Quand je suis parti de Sierre, j’avais fini mon contrat de quatre ans. Le club m’avait alors informé qu’il voulait partir dans une nouvelle direction. En aucune manière le vestiaire avait demandé mon départ.
Vous avez donc récupéré des gens heureux de vous retrouver?
Oui, tout à fait. Encore une fois, mon départ, à l’époque, s’était fait comme dans une entreprise désireuse de prendre une nouvelle direction. Elle voulait donc un coach qui lui correspondait davantage par rapport au virage qu’elle voulait prendre. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. Mais il n’y a pas eu de fin brutale.
Ça n’a visiblement pas si bien fonctionné pour le HC Sierre puisque vous êtes de retour sur le banc…
Je n’ai vraiment pas d’esprit de revanche J’ai passé ce stade: ça fait trop de mal et ça prend beaucoup trop d’énergie. Cet été, j’étais d’ailleurs très content de revenir en Valais. À Martigny, ça s’est super bien passé. On a commencé la saison avec onze victoires consécutives. Aujourd’hui, l’équipe est première. Le boulot a donc été fait. Mais, désormais, je suis dans une nouvelle aventure et j’ai juste envie de penser à ça. Je suis un peu fatigué d’évoquer le passé…
Dany Gélinas et le HC Sierre ont un programme corsé jusqu’à Noël: Thurgovie (3e), La Chaux-de-Fonds (2e), Bâle (1er) et Bellinzone (10e).
imago images/Sergio BrunettiJustement, parlons de l’avenir. Comment voyez-vous la suite de la saison du HC Sierre à court et moyen terme?
À court terme, ça va être sport car on a quatre matches au programme en sept jours (ndlr: Thurgovie, La Chaux-de-Fonds, Bâle et Bellinzone). Après Noël, on va ensuite embarquer dans le money time, certainement en mode play-off. Dans un troisième temps, on va pouvoir enregistrer le retour des blessés et pouvoir composer l’effectif au fur et à mesure. L’effectif a été pas mal chamboulé dernièrement. Certains joueurs se trouvent dans des situations inconfortables car soit ils sont trop haut dans l’alignement, soit on leur demande de produire plus que ce qu’ils ne peuvent faire.
Des modifications au sein de l’effectif, à l’image d’un Sami El-Assaoui parqué au HCV Martigny, sont-ils prévus?
Non, aucun changement n’est prévu à ce jour. Je suis obligé de procéder à certains ajustements à cause des blessés. Mais on a neuf défenseurs. Ce n’est pas tellement un sujet, aujourd’hui, de démobiliser la défense.
Pour finir, l’objectif du top 4 en fin de saison régulière et celui du dernier carré en play-off ont-ils été maintenus par la direction?
Oui, l’objectif est toujours de finir dans le top 4. Par contre, je ne vois pas pourquoi on se fixerait les demi-finales comme objectif. Car le danger est d’arriver en demi-finales, d’être contents parce qu’on a rempli l’objectif et de prendre le reste comme du bonus. Personnellement, je ne vois pas pourquoi on devrait se fixer des limites.
Surtout que, comme vous l’avez prouvé en 2019 avec la promotion en Swiss League, vous savez gagner des titres avec le HC Sierre…
Une chose à la fois! (rires)
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