Hockey: Pour McSorley, la saison du HC Sierre n’est pas un échec

Encore raté. Pour la cinquième année consécutive, le HC Sierre n’est pas parvenu à se qualifier pour les demi-finales des play-off de Swiss League. Cette fois, c’est contre leur rival cantonal, le HC Viège, que les Rouges et Jaunes ont mordu la poussière. Les Haut-Valaisans ont plié ce derby en cinq petits matches.

Pour les pensionnaires de Graben, toujours plus ambitieux, cette élimination précoce est un échec. Faut-il s’attendre à de nombreux changements dans l’effectif pour la saison 2025-2026? Où en est la recherche du futur entraîneur? On fait le point avec Chris McSorley, le directeur sportif.

Quel sentiment prédomine après l’élimination du HC Sierre?

La déception. Car nous ne sommes pas allés aussi loin que ce que nous espérions. Nous devons accepter que nous avons affronté une très bonne équipe, stable, avec la même tactique depuis deux ans, alors que la nôtre est encore dans une phase de transition.

Vous n’avez pas atteint vos objectifs. Cette saison est donc un échec sur le plan sportif. Comment l’expliquez-vous?

Je ne suis pas d’accord. Cette saison du HC Sierre n’est pas un échec. Il ne faut pas oublier non plus que notre deuxième étranger, Samuel Houde, a été victime d’un tragique accident à deux matches des play-off. Cela a changé la donne pour la série contre Viège. Certes, nous n’avons pas atteint nos objectifs, mais nous avons posé les bases pour l’avenir du club.

C’est-à-dire?

La collaboration avec Martigny, par exemple. Celle-ci est un pilier de notre développement. Le travail a été excellent sur ce plan. Martigny a gagné la saison régulière de MyHockey League et nous en avons profité. Prenez l’exemple de Sacha Berthoud. Il a débuté la saison à Martigny et, désormais, il s’est établi comme un excellent défenseur de Swiss League. Nous travaillons également à la création d’une académie pour les jeunes. Le développement de la base de la pyramide est essentiel pour les succès futurs.

Le sommet de cette pyramide, c’est le HC Sierre, dont les résultats sportifs sont décevants. Quelle est votre part de responsabilités?

Je suis 100% responsable, puisque je suis le directeur sportif.

Cette saison, l’effectif était déséquilibré entre la défense et l’attaque. C’était déjà le cas en 2023-2024, et cela n’a pas été corrigé. Quelle était la stratégie sportive?

Je fais ce métier depuis longtemps. Quand une équipe est en transition, il faut un plan. Le schéma n’est pas différent de celui appliqué à Genève-Servette et à Lausanne. Il consiste à évaluer chaque joueur en fonction de ce qu’il peut apporter à Sierre. Un club de hockey est une entreprise basée sur les résultats. Les supporters veulent absolument voir une équipe performante. Et, l’objectif ultime, c’est de performer en National League dans la Valais Arena.

Il y a également eu de l’instabilité aux postes clés, avec le licenciement de Mario Pouliot et le départ de Josh Lawrence. Ces changements étaient-ils des erreurs?

Ils étaient conséquents, mais nécessaires. Ces décisions ont été prises dans l’intérêt du club. Les changements font partie du sport.

À vous écouter, il faut s’attendre à un grand ménage en vue de la saison prochaine.

De nombreux joueurs sont, en effet, en fin de contrat et, si vous gardez les mêmes joueurs chaque année, les résultats ne s’amélioreront jamais.

Les deux étrangers et beaucoup de leaders suisses sont encore sous contrat. Comment allez-vous faire pour améliorer l’équipe dans ces conditions?

Ce n’est pas compliqué. Nous prévoyons que nos meilleurs joueurs seront de retour. Et ceux qui n’ont pas un grand impact sur nos performances devront se trouver un nouveau club. C’est la dure réalité du sport. C’est commun dans le milieu qu’un joueur sous contrat s’en aille s’il a l’opportunité d’obtenir un meilleur rôle ailleurs.

Sierre aura un nouvel entraîneur la saison prochaine. Où en sont les recherches?

Dès l’arrivée de Dany Gelinas en décembre, il était clair qu’il était prêté par Martigny et qu’il resterait à Sierre jusqu’au terme de la saison uniquement. Dès ce moment, nous nous sommes mis à la recherche du futur entraîneur. Il y a plusieurs candidats, mais on va d’abord se concentrer sur les entretiens individuels avec les joueurs.

Vous être proche de Louis Matte. L’avez-vous déjà contacté?

Je n’ai eu aucune discussion avec Louis Matte (ndlr: sous contrat avec le HC La Chaux-de-Fonds jusqu’en 2026). Je ne me suis pas permis de le contacter alors que la saison du HCC n’était pas terminée, et sans en parler à mon conseil d’administration et aux dirigeants du HCC.

À quel HC Sierre faut-il s’attendre en 2025-2026?

Nous serons toujours ambitieux. Mais il faut se rendre compte que notre budget est inférieur à celui de La Chaux-de-Fonds, d’Olten ou de Viège, et que nous évoluons dans une patinoire de Graben qui a 67 ans. Les supporters veulent une équipe qui joue le titre. Le club aussi. Mais il y a un processus à suivre pour y parvenir.