Publié12. juillet 2024, 07:49
Inondations monstresLe Valais veut sauver son site industriel à Sierre-Chippis
Après un long nettoyage, les activités vont reprendre. Mais Constellium et Novelis veulent des garanties.
- par
- Eric Felley
Dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, le Rhône a débordé dans la région de Sierre/Chippis, inondant complètement la zone industrielle où se trouvent les deux entreprises phares de métallurgie Constellium et Novelis. Depuis, ces deux sociétés et leurs quelque 1200 employés sont à l’arrêt pour une durée indéterminée.
Jeudi, l’État du Valais a tenu un premier point de presse pour résumer la situation. Dans un communiqué, il précise: «Les deux sociétés travaillent de concert, en collaboration avec les collectivités publiques, pour remettre en état le site industriel afin de redémarrer au plus vite leurs activités». Une tâche qualifiée de «colossale» devant la presse par Paul Robillard, directeur du site de Constellium.
Rien fait depuis 25 ans
Pour l’instant, les divers acteurs tirent à la même corde pour relancer l’activité du site, mais l’État du Valais marche sur des œufs dans cette affaire, car la vulnérabilité de l’endroit en cas de crues était connue depuis 25 ans. Cependant, rien n’a été entrepris pour sécuriser le site.
C’est peu dire que l’État du Valais joue gros dans cette affaire. «Sierre / Chippis est le plus important site de production d’aluminium du pays, relève-t-il. Les produits qui y sont fabriqués sont exportés dans le monde entier et utilisés par les leaders mondiaux du rail, de l’aéronautique ou de l’automobile notamment».
Un plan urgent d’ici la fin de l’été
Devant la presse, le conseiller d’État Christophe Darbellay, en charge de l’économie, est fort conscient des enjeux: «Nous sommes conscients que si un site industriel n’est pas en lieu sûr, il n’y a plus de volonté d’investir», a-t-il déclaré. Il promet que des mesures de protection du site seront définies «d’ici à la fin de l’été».
Pour cela, il revendique un «droit d’urgence», afin de commencer les travaux sans mise à l’enquête. Pour l’essentiel, il s’agit de surélever les deux ponts qui ont provoqué l’inondation, et de creuser le lit du Rhône. «On ne peut pas s’amuser, a-t-il ajouté, on doit mettre les bouchées doubles pour redonner l’envie de développer ce site industriel. D’ici à la fin août, nous devons arriver avec un plan clair et des délais précis».
La balle est dans le camp du canton
Devant la presse également, les responsables des sites de Novelis, Serge Gaudin, et de Constellium, Paul Robillard, ont été rassurants quant à la poursuite des activités industrielles sur les deux sites. Mais cela ne pourra se faire que si le canton garantit la sécurité face aux risques de crues. Pour Serge Gaudin: «La balle est dans le camp du canton du Valais qui doit réaliser ces mesures urgentes, que ce soit pour l’industrie ou pour la population. Une telle inondation ne doit pas se reproduire».
Enfin, il se pourrait que des dommages ou autres indemnités soient réclamés à l’État du Valais pour ne pas avoir agi plus tôt pour protéger le site. Mais pour les dirigeants des deux entreprises, il est trop tôt pour en parler. Pour l’instant, les services de l’État ont accordé des indemnités «RHT» (réduction de l’horaire de travail) à 611 employés de chez Constellium et 518 de chez Novelis (518).
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