La musique suit la même évolution que d’autres secteurs culturels: l’autonomie devient une priorité et de nombreux artistes font le choix des labels indépendants pour garder le contrôle sur leur production, leurs droits et leur image. La part de marché de ces labels progresse dans le monde et en Suisse.
« Le fait d’être indépendant nous donne une grosse liberté sur l’endroit où on veut aller jouer et surtout sur notre musique (…), on va au bout de notre vision artistique », indique Guillaume Bozonnet, créateur du groupe Kadebostany, interrogé dans La Matinale.
Comme Kadebostany, de plus en plus d’artistes s’éloignent des majors, ces grands groupes industriels de la musique, pour créer en toute liberté. Ils peuvent ainsi choisir leurs collaborateurs, conserver leurs droits et façonner leur univers sans compromis et sans pression commerciale.
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Une démocratisation de la production
Le succès grandissant des labels indépendants s’explique notamment par la démocratisation de la production. Aujourd’hui, il est en effet possible de faire facilement de la musique chez soi, de la diffuser sur les plateformes de streaming, de créer son propre label et de se faire connaître sur les réseaux sociaux.
Il y a un besoin de se retrouver dans une famille culturelle, voir parfois idéologique
« On est moins dans une communication où l’on doit toucher l’ensemble de la population. Cela favorise le travail des labels indépendants », développe Willy Dezelu, programmateur musical à la RTS, qui souligne également le rôle du rap, « musique la plus consommée aujourd’hui, mais longtemps snobée par les majors ». Les rappeurs ont donc « créé de leur côté une façon de s’organiser en indépendants ».
Willy Dezelu cite également le besoin pour les musiciens ou les auditeurs et auditrices de « se retrouver dans une famille culturelle, voire parfois idéologique », de « se rapprocher du local, de faire un acte militant ».
Vivier de nouveaux talents
Certains labels indépendants suisses tirent leur épingle du jeu. Hummus Records à La Chaux-de-Fonds, Jouvence.corp à Sierre, Bongo Joe Records à Genève ou encore Irascible Records à Lausanne: tous défendent une approche plus locale et plus proche des artistes.
Aujourd’hui, « les structures de subventionnement en Suisse voient de plus en plus le label comme une partie intégrante de la vie artistique de l’artiste, se réjouit Christian Wicky, chanteur de Favez, co-fondateur d’IndieSuisse, l’association suisse des labels et productrices et producteurs indépendants. Il cite l’exemple de la France, où les subventions ont permis au pays d’acquérir « une énorme portée internationale ».
Les labels indépendants sont un véritable vivier de nouveaux talents, d’expérimentations et d’innovations sonores. En revanche, il est difficile d’imaginer que ces labels pourraient un jour renverser les majors. Tant que la musique génère autant d’argent, les grandes multinationales resteront dominantes. Elles ont en effet un pouvoir d’investissement colossal, des réseaux solides et une force de frappe marketing inégalée.
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Sujet radio: Zoé Decker
Adaptation web: Julie Liardet
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