Suisse Tourisme signe un protocole pour collaborer avec les Saoudiens

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Le ministre de l’économie Guy Parmelin (au centre) avec des représentants de Suisse Tourisme et de l’autorité saoudienne du tourisme.

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Nicola Imfeld

Vous songez à des vacances en Arabie Saoudite? Pour l’instant, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) le déconseille. Le DFAE parle de «risques» en raison du conflit au Yémen, d’actes terroristes dans tout le pays et d’une situation généralement incertaine au Moyen-Orient. Des règles de conduite très strictes sont également à respecter. 

En savoir plus sur l’Arabie Saoudite

Une situation qui ne semble guère déranger Suisse Tourisme. L’organisation collaborera à l’avenir avec l’autorité saoudienne du tourisme. En effet, des représentants des organisations respectives ont récemment signé une déclaration d’intention, comme le relate la «NZZ am Sonntag». Le conseiller fédéral de l’Union démocratique du centre (UDC) et ministre de l’économie Guy Parmelin était présent lors de la signature du «Protocole d’entente». Une décision qui ne plait pas à tout le monde. 

L’importance des Saoudiens pour le tourisme suisse

«Nous voulons chercher des possibilités d’apprendre les uns des autres», explique la porte-parole de Suisse Tourisme, Liên Burkard. Des échanges réguliers avec l’autorité saoudienne du tourisme sont prévus. La porte-parole souligne l’importance du pays du Moyen-Orient pour le tourisme suisse. Jusqu’à la pandémie de Covid-19, les Saoudiens étaient toujours plus nombreux à visiter la Suisse. En 2019, on comptait 320’000 nuitées. Ils ne sont pas uniquement importants par leur nombre, mais aussi grâce à leur porte-monnaie: en moyenne un Saoudien dépense 420 francs par jour en Suisse, soit plus du double du touriste moyen (165 francs).

Il est donc clair que l’organisation de marketing mise à fond sur l’Arabie saoudite – et pas seulement depuis deux semaines. L’année dernière, Suisse Tourisme a ouvert une antenne dans la capitale Riyad. La nouvelle représentation est dirigée par Majed Alwadi. Sa mission: augmenter la visibilité de la Suisse en tant que pays de vacances afin d’attirer encore plus de Saoudiens dans les Alpes et sur les bords du Léman.

Les Saoudiens eux aussi mettent les bouchées doubles. Avec le méga-projet «Vision 2030», le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman veut sortir son pays de sa dépendance au pétrole et au gaz. Les Saoudiens veulent prendre la place de Dubaï et devenir à l’avenir la première destination du Moyen-Orient.

Ils souhaiteraient donc que les Suisses soient plus nombreux à visiter l’Arabie Saoudite. Et comment nous inciter? C’est ce que les Saoudiens aimeraient découvrir en coopérant avec Suisse Tourisme. 

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«Une politique cynique avec un Etat de non-droit»

L’échange entre la Suisse et l’Arabie Saoudite ne plaît pas au conseiller national socialiste Fabian Molina. Le politicien, membre de la Commission de politique extérieure, trouve particulièrement irritant qu’un conseiller fédéral ait donné sa bénédiction à la collaboration avec les Saoudiens: «Guy Parmelin mène dans ce cas une politique industrielle cynique avec un Etat de non-droit».

Le fait que l’Arabie saoudite souhaite se positionner dans les pays occidentaux comme une destination de vacances ne plaît pas à Fabian Molina. «Guy Parmelin tombe dans le piège des relations publiques du prince héritier Mohammed ben Salman», reproche-t-il au conseiller fédéral. Interrogé par Blick, Guy Parmelin ne souhaite ni s’exprimer sur la collaboration avec les Saoudiens ni sur les critiques de Fabian Molina.

La porte-parole de Suisse Tourisme Liên Burkard s’oppose à la critique sur le non-respect des droits de l’homme: «Le tourisme encourage la tolérance multiculturelle et peut peut-être même contribuer à améliorer les conditions.» Un discours balayé d’un revers de main par le conseiller national socialiste: «Croire qu’une amélioration pourrait être obtenue par le biais de quelques nuitées est un pur mensonge.»

Le conseiller national du Centre Martin Candinas a une lecture plus nuancée de la situation. Il déclare à Blick: «Je suis convaincu que le tourisme peut contribuer à l’ouverture sociale d’un pays.»

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