En Suisse, on parle toujours moins bien anglais

Les Suisses parlent de moins en moins bien anglais. Pour la quatrième année consécutive, notre pays recule dans le classement EPI. Selon l’étude annuelle d’Education first (EF), la Suisse est passée de la 29e place en 2022 à la 30e en 2023. Elle arrive derrière la Belgique (7^e), l’Allemagne (10^e), la Roumanie (15^e) ou le Nigeria (27^e). 

D’après l’enquête, basée sur plus de 2,2 millions de participants dans 113 pays du monde, la Suisse alémanique affiche toujours de meilleurs résultats que la Suisse romande et le Tessin, bien que toutes les régions linguistiques du pays aient vu leur niveau reculer en 2023 (voir le système de points ci-dessous). Les cantons romands ont un niveau «moyen» (entre 500 et 550 points). Neuchâtel (531) est le canton francophone où l’on parle le mieux anglais, devant Vaud (524), Genève (522), Valais (519) et Fribourg (506). Le canton de Vaud, qui s’était hissé à la 6e place du classement cantonal en 2022, dégringole à la 14^e place en 2023. En dernière position, le canton du Tessin accuse le plus fort recul de son niveau d’anglais passant de la catégorie «moyen» à «faible» (entre 450 et 500).

«Ces résultats soulignent le besoin de redoubler d’efforts dans l’apprentissage de l’anglais dans un monde de plus en plus connecté. C’est particulièrement le cas en Suisse romande, où le niveau a connu une baisse généralisée sur la dernière année», commente Laurent Morel, responsable pour la Suisse romande au sein de la société internationale d’éducation spécialisée dans les séjours linguistiques.

Parmi les villes suisses, Bâle (644) occupe la première place. Le champion de l’année précédente, Zurich (635), prend la deuxième place, devant Berne (621) et Lucerne (620). Viennent
ensuite Saint-Gall (586), Lausanne (566) et Genève (557). 

Toujours en Suisse, les hommes ont atteint un niveau d’anglais plus élevé que les femmes pour la cinquième année de suite, mais l’écart s’est néanmoins resserré. Les compétences des hommes dans la langue de Shakespeare ont baissé plus fortement que celles des femmes au cours des trois dernières années.

Enfin, les 31-40 ans restent la catégorie d’âge la plus performante en anglais dans notre pays et dans le monde, attestant l’importance grandissante de cette langue sur le lieu de travail, note EF. L’impact de la pandémie de Covid sur les tranches d’âge au-delà de 25 ans s’est moins fait ressentir, la pratique de l’anglais au travail n’ayant pas ou peu été interrompue pendant cette période. «L’amélioration des compétences en anglais, notamment de la jeune génération, est essentielle pour soutenir la compétitivité de la Suisse à l’échelle internationale et leur offrir de nouvelles opportunités. Il est essentiel de s’adapter aux nouvelles méthodes d’apprentissage et de saisir les opportunités offertes par la technologie», conclut Laurent Morel.