Le prêt-à-consommer est un marché en constante expansion ces dernières années. Salades préparées, plats à l’emporter, birchers et cafés tout prêts: il y en a pour tous les goûts. Et partout le secteur est investi par les industriels, la grande distribution, mais aussi la restauration.
Le café froid, prêt-à-consommer, est un produit très populaire en Suisse et l’un des symboles de cet engouement est le Lattesso, l’un des produits phare du groupe Cremo. Le groupe laitier fabrique 120 gobelets de café froid à la minute sur son site de production à Sierre. « La ligne de production tourne entre six et sept jours par semaine », indique Thomas Zwald, secrétaire général de Cremo, lundi dans l’émission Basik.
Vendus 2,5 francs l’unité, ces cafés sont très profitables. En 2022, l’entreprise en a produit 18 millions, bien plus que les 3 millions écoulés en 2013, lors de la création de la marque. « Nous avons connu sur l’année 2023 sur onze mois une croissance de 9% par rapport à 2022 », ajoute-t-il. Une croissance bienvenue pour ce groupe industriel dont les finances sont dans le rouge, avec 21 millions de francs de pertes enregistrées en 2022.
Un chiffre d’affaires de 4,5 milliards
En plus des boissons, le marché du prêt-à-consommer se concentre dans l’assiette. En Suisse, il génère un chiffre d’affaires d’environ 4,5 milliards de francs, selon des chiffres de 2019, et il se développe chaque année de 4%. Cette expansion s’illustre dans les gares, comme à Zurich, qui deviennent de véritables centres commerciaux du prêt-à-consommer.
Chaque jour, des milliers de personnes y dînent sur le pouce. En marketing, cette offre est aussi appelée « convenience food ».
Il faut que ce soit attractif. Et il faut aussi que ce soit logique dans l’ensemble, en particulier dans la disposition des produits
Mais l’icône des gares, c’est le bretzel. Ceux de Brezelkönig font partie des millions de pièces produites partout dans le monde par Valora. La marque de bretzel, mais aussi Kiosk, Avec ou Caffe Spettacolo, appartiennent tous à ce groupe industriel bâlois. L’ensemble est sous la coupe du géant mexicain FEMSA, qui embouteille notamment Coca-Cola.
Opacité sur les marges
A la Coop, la vente de plats préparés a augmenté de 63% ces dix dernières années. La demande est forte et le groupe fait tout pour aiguiser les appétits. « Il faut que ce soit attractif. Et il faut aussi que ce soit logique dans l’ensemble, en particulier dans la disposition des produits », explique Iolanda Monteiro, promotrice convenience Coop.
Les produits, à portée de main, doivent pouvoir être choisis en un coup d’œil. A la Migros aussi, le prêt-à-consommer cartonne. « Avant, si vous vouliez le prêt-à-cuire ou prêt-à-consommer, c’était de la conserve. Puis sont arrivées petit à petit les salades prêtes-à-consommer, ensuite les sandwichs, puis de véritables plats, très frais, qui doivent être consommés dans la journée. Cela devient pratiquement du service traiteur », décrypte Tristan Cerf, porte-parole de la Migros.
Côté prix, les grandes surfaces restent discrètes sur le montant des marges. Avec plus de 70% des Suissesses et des Suisses qui mangent à l’extérieur à midi, ces géants de la distribution ont de quoi mettre les bouchées doubles.
Le taux d’obésité en augmentation
La nutritionniste et enseignante Christine Brombach porte un regard critique sur ce changement de mode de consommation. « La famille n’apprend plus ce que signifie la cuisine, la transformation des produits. La nourriture n’est plus qu’un service. Ces produits nous incitent à consommer plus que ce qui est nécessaire pour nous. Je dois dire que cela m’inquiète, car le taux d’obésité augmente en Suisse. Mais il est aussi très encourageant de voir qu’il existe des mouvements contraires. »
Parmi ces vents contraires, les cuisines saines et au format « à l’emporter » sont en pleine effervescence en Suisse. Comme à Lausanne. Yomi fait partie de l’un de ces nouveaux concepts. A la carte ici, de la convenience food, version « fait maison ». « Pour moi, cela a un peu moins de sens d’aller acheter une salade à la Coop, pas forcément pour la salade en elle-même, mais pour ce qu’elle représente », explique Stéphanie de Kepper, la gérante de Yomi.
Qu’ils soient en plastique ou en carton, reste la question de la montagne d’emballages générée par ces nouvelles habitudes alimentaires.
Jeanne Gerbault/hkr
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