Suisse : les députés votent l’arrêt des financements à l’agence pour les réfugiés palestiniens de l’ONU

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Des Palestiniens devant un entrepôt de l’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 décembre. MOHAMMED ABED / AFP

Les écoles de l’UNRWA font «l’apologie du terrorisme» et promeuvent «l’antisémitisme», justifie le député à l’origine de la proposition qui doit encore être validée par la chambre haute helvétique.

La Suisse pourrait bien couper les financements accordés à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA ). C’est ce qu’ont voté, lundi 11 décembre, les 200 députés du Conseil national – la chambre basse de l’Assemblée fédérale – qui débattaient du budget confédéral 2024. Pour respecter les critères du frein à l’endettement, les élus ont proposé de supprimer certaines dépenses.

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Parmi elles, rapporte le quotidien helvétique Le Temps , les 20 millions de Francs suisses (plus de 21 millions d’euros) de contribution annuelle à l’UNRWA. La proposition a été approuvée à 116 voix contre 78. Cette dernière émane de David Zuberbühler, élu de l’UDC, un parti de droite populiste opposé à l’immigration et eurosceptique. Ce dernier a gagné en octobre dernier les élections au Conseil national avec près de 30% des voix et a conforté sa position de premier parti politique suisse, loin devant le Parti socialiste. La mesure pourrait être confirmée par la chambre haute du parlement, la Chambre des États, jeudi 14 décembre.

«Apologie du terrorisme»

«C’est un secret de polichinelle que dans les écoles de l’UNRWA on continue à faire l’apologie du terrorisme, à inciter à la violence et à promouvoir l’antisémitisme, justifie David Zuberbühler, membre du groupe parlementaire Suisse-Israël. Une majorité du Conseil national l’a enfin reconnu (…). Comme le Conseil fédéral et le parlement ont détourné le regard pendant longtemps, voire trop longtemps, il n’y a certes pas lieu de se réjouir, mais je suis malgré tout naturellement très satisfait de cette décision.»

L’UNRWA , créé en 1949 et presque entièrement financée par les contributions volontaires des États membres de l’ONU, est régulièrement blâmé pour son manque d’efficacité et soupçonné par Israël de faire la part belle à la propagande du Hamas. En décembre 2022, le Conseil fédéral helvétique avait, malgré les critiques, poursuivit son soutien financier à l’organisation. Seul son mode de financement était modifié, pour être renouvelé tous les deux ans au lieu de tous les quatre ans, à hauteur de 20 millions par an. «Faute de solution politique au conflit, l’UNRWA conserve sa raison d’être et reste un facteur de stabilité. L’Office a été et reste une organisation multilatérale essentielle pour la Suisse au Proche-Orient», était-il même écrit dans un rapport du Conseil fédéral d’octobre 2020.

Les manuels scolaires de l’UNRWA «inciteraient à la haine contre Israël»

Dans le même document, les députés listaient toutefois les critiques «fréquemment» adressées à l’institution. Parmi elles, l’«attachement» au droit au retour et l’entrave à «l’élaboration de solutions politiques». Un paragraphe est ensuite consacré aux accusations d’antisémitisme. «Depuis les années 1960, les manuels scolaires utilisés inciteraient à la haine contre Israël. Des ONG publient régulièrement des rapports faisant état de livres dans lesquels le terme «Israël» n’apparaît pas et qui contiennent des cartes sur lesquelles Israël ne figure même pas.»

«Les murs des écoles financées par l’UNRWA sont parés de slogans et de symboles révolutionnaires, et des manifestations portent le nom de jeunes terroristes. Des appels à la haine et au meurtre auraient en outre été diffusés sur les réseaux sociaux par des enseignants et collaborateurs de l’UNRWA», ajoutent les rédacteurs. Enfin, ajoute le rapport, «il a régulièrement été reproché à l’UNRWA d’être lié au Hamas et à des groupes terroristes».

La gauche consternée

L’ancien directeur de la Direction suisse du développement et de la coopération en Palestine, Mario Carera, a déclaré au Temps qu’il s’agissait d’«une claque pour le Conseil fédéral». «Même si l’UNRWA doit être réformée, couper son financement est une décision aberrante, ajoute-t-il. Sans l’UNRWA, il faut comprendre que ce sera pire.»

À gauche, les réactions sont du même acabit. «C’est pour le moins particulier de couper la collaboration avec une organisation, qui plus est onusienne, sur la simple base d’accusations non confirmées alors même que les besoins pour les civils palestiniens n’ont jamais été aussi élevés», a confié au Temps Nicolas Walder, conseiller national Les Verts. Pour sa part, le conseiller aux États socialiste Carlo Sommaruga a dénoncé un «choix politiquement irresponsable (…) tout simplement incompréhensible et contraire à l’engagement humanitaire de la Suisse».

Gaza, «l’enfer sur terre»

Sur X, le président italo-suisse de l’UNRWA s’est dit «découragé» par la décision du Conseil national. Dans la bande de Gaza, contrôlé par le Hamas, 85% des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés depuis le 7 octobre et la riposte israélienne à l’attaque du groupe terroriste qui a fait 1200 morts selon les autorités hébreuses. Les Palestiniens vivent «l’enfer sur terre», a ajouté dans une autre publication Philippe Lazzarini.

L’offensive israélienne à Gaza, aérienne puis terrestre à partir du 27 octobre, a coûté la vie à plus de 18.400 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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